L’acier, trame sonore de transformation de Geffen Hall

PAR : Matthew Bradford

David-Geffen Hall, à New York, se prépare pour le deuxième acte. La célèbre salle de musique, située dans l’emblématique Lincoln Center for the Performing Arts, et domicile de l’orchestre philharmonique de New York, fait l’objet d’une rénovation du plancher au plafond qui transformera le lieu en un espace unifié curvilinéaire doté d’une acoustique et d’une esthétique améliorées qui, selon ses concepteurs, Diamond Schmitt Architects, « favoriseront la création d’un lien intime entre le public et les artistes ».

David Geffen Hall Building Exterior
Credit: Diamond Schmitt

Dirigée par Turner Construction Company, la rénovation consiste à avancer la scène de 25 pieds et à ajouter plusieurs nouvelles caractéristiques de performance. En collaboration avec le cabinet d’architectes Tod Williams Billie Tsien , le projet a également pour but de doubler la taille du hall d’entrée principal, de créer une nouvelle aire de réception et d’installer un mur médiatique attrayant qui sera visible aux passants. De plus, les équipes reconfigurent la grande promenade du deuxième étage du Geffen Hall pour en faire un des plus grands espaces de spectacles à New York.

« Il s’agit de loin du plus grand effort de collaboration que j’ai connu au cours de ma carrière professionnelle, affirme Marc Heublein, gestionnaire de projet à Walters Group, le fabricant d’acier retenu pour le projet. L’acier a sans aucun doute été la « trame sonore » de la transformation de Geffen Hall. Selon Diamond Schmitt, le matériau était idéal pour réaliser la conception attrayante du projet et pour respecter les échéanciers ambitieux.

 

Fabrication d’acier par Walters Group Inc. de Hamilton (Ontario)

« Bien que le bâtiment d’origine ait été construit à l’aide d’une combinaison de béton coulé sur place et d’acier de charpente, seul l’acier offrait la rapidité et la flexibilité nécessaire pour la conception et la construction du nouveau hall », affirme Gary McCluskie, architecte principal au sein de l’entreprise.
« Essentiellement, nous construisons un nouveau bâtiment dans un bâtiment existant – c’est presque comme construire un navire dans une bouteille, ajoute-t-il. Par conséquent, la mise en place des éléments structuraux par de petites ouvertures dans l’enveloppe existante n’est possible qu’avec de l’acier. »

 

Une approche bien réglée

Les rénovations de 550 millions de dollars ne sont pas sans défis. Selon Walters Group, une des principales tâches consistait à recueillir 1 200 balayages de géoradars (GPR) de la structure existante pour localiser les barres d’armature. À l’aide de Tekla, un logiciel de construction fondé sur des modèles, l’équipe a modélisé les barres d’armature pour créer un ajustement optimal pour les assemblages boulonnés futurs et s’adapter aux conditions du chantier.

Pour éviter les problèmes potentiels sur le chantier, on a également utilisé la détection des points d’interférence pour l’installation des raccords et des fixations avant l’arrivée de l’acier sur le chantier.

La fabrication et l’érection se sont également avérées difficiles, surtout lorsqu’il a fallu assembler les balcons du niveau du hall, qui ont nécessité la coulée de tabliers orthotropes en deux étapes.

Credit: Walters Group

« Les balcons sont les sections les plus grandes et les plus lourdes qui ont dû être préfabriquées pour faciliter l’expédition, et les joints de ces sections seront boulonnés sur place, sur le chantier », explique M. Heublein.

« Le soudage, par exemple, a été éliminé dans l’entretoit en raison du manque d’espace, du manque de ventilation et du plafond suspendu présent directement dessous. L’impossibilité de souder l’acier dans l’entretoit devait être prise en compte tôt, car les nouveaux segments imposaient de nombreuses contraintes », poursuit-il.

Pour relever ce défi et d’autres difficultés, il a fallu adopter une approche unifiée. Et heureusement, ajoute M. Heublein, Walters a pris part à la conversation dès le départ.
« Walters, Turner, Diamond Schmitt et la société d’ingénierie Thornton Tomasetti partageaient la même passion et le même dévouement pour la planification dès le premier jour », se rappelle Sam Barrett, vice-président de la préconstruction à Walters Group. De plus, en utilisant les plus récentes technologies de numérisation et de modélisation, nous avons tous été en mesure d’offrir une expérience de projet exceptionnelle. »

La salle rénovée devrait ouvrir ses portes à l’automne 2022, soit près de deux ans plus tôt que prévu. Et si le travail dans un immeuble vide, pendant la pandémie, a permis d’accélérer le projet, le choix des matériaux a aussi joué un rôle.

« La capacité de préfabriquer les éléments structuraux hors chantier et de les apporter sur le chantier de construction en tant que composants partiellement achevés a été déterminante quant au respect des échéances », ajoute M. McCluskie